Prix public : 19,00 €
Les conservateurs depuis les années 1980 se sont dotés de règles d’activité, de formations spécifiques, d’une organisation professionnelle, d’un code de déontologie et d’une protection légale du monopole, tout en transformant les politiques culturelles, à l’échelle locale et nationale. Certaines évolutions récentes semblent néanmoins bouleverser ces acquis et cette position dominante. Le Livre blanc des musées de France constitue une somme de données exhaustives sur l’état actuel des musées, le réquisitoire est dense : sont successivement dénoncés l’injonction à accroître les ressources propres des musées (au détriment des fonctions de conservation), l’inégalité des moyens humains et financiers entre les grands établissements nationaux et la multitude de musées plus modestes, ainsi que le poids croissant de l’administration. Surtout, ce document formule de fortes inquiétudes sur le métier et sa fragilisation. À côté de la nomination d’autres professionnels à la tête des musées, tant nationaux que territoriaux, l’apparition de nouveaux professionnels et de nouveaux services serait susceptible de « reléguer » les conservateurs à des « référents scientifiques » – une crainte exacerbée par la chute spectaculaire de la démographie du corps des conservateurs du patrimoine. L’ambition de cet ouvrage est de proposer une grille de lecture qui s’émancipe des revendications proprement corporatistes, ceci afin de mieux diagnostiquer les difficultés rencontrées par une profession, analysée ici dans toute sa richesse et sa complexité.