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Résumé : Au sommaire de ce numéro : SYSTÈMES DE SANTÉ En France, l’analyse économique peine encore à trouver sa place dans les décisions touchant à la régulation du système de santé. Les administrations concernées restent en partie marquées par une tradition planificatrice, avec une prise en compte limitée des comportements individuels, « comme si les différents acteurs n’avaient pas de réactions stratégiques » (Mougeot et Naegelen, 2011). En outre, les méthodes de l’économie publique sont encore peu mobilisées pour éclairer les arbitrages en matière de dépenses de soins ou d’assurance maladie. Les programmes électoraux restent par ailleurs très laconiques sur les questions relatives à l’organisation du système ou au financement de la couverture des soins, bien qu’il s’agisse d’un poste majeur de la dépense nationale. Les dépenses de soins et de biens médicaux représentent en effet 9 % du produit intérieur brut en 2011 (Le Garrec et al., 2012). Avec un taux de couverture par la sécurité sociale et l’État égal à 76,8 %, la santé est le deuxième grand poste de la protection sociale après les retraites. La prudence des politiques s’explique par le fait que la santé est un sujet éminemment conflictuel, en France comme dans tous les pays développés, toute proposition risquant de mécontenter de nombreuses parties de la société. La qualité du débat public s’en ressent. Les propositions visant à plus d’efficacité sont soupçonnées d’introduire un rationnement des soins, une accusation récurrente instrumentalisée par les groupes porteurs d’intérêts menacés par la recherche d’efficacité. Sur le plan académique, l’économie de la santé a connu un long cheminement avant de se positionner dans le paysage universitaire français (Benamouzig, 2005). La discipline est maintenant reconnue comme une spécialité à part entière, comme en témoigne l’existence d’une liste pour l’économie de la santé dans la catégorisation des revues réalisée par le comité national du CNRS pour la section 37 (économie et gestion). Comme d’autres domaines de la politique publique, l’économie de la santé présente un intérêt particulier, car elle touche à des questions d’équité et de régulation dans un champ où des acteurs privés côtoient l’é