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Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le génie militaire français a subi une transformation ans précédent dans son histoire. Les campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne l'ont enrichi de nouvelles expériences et pelles et brouettes ont été remplacées par une gamme d'engins modernes, d'origine américaine ou britannique. D'arme du travail, le génie est désormais devenu celle des communications, destinée à faciliter la mobilité des forces armées et à assurer le soutien des troupes en opérations.Engagés à partir de 1945 en Indochine, les sapeurs du Corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient découvrent "un milieu physique démesuré" particulièrement contraignant pour les hommes comme pour les matériels, et un adversaire, le Viêt-Minh, qui pratique une guérilla généralisée dans laquelle la destruction des infrastructures, routières, ferrées mais également fluviales constitue l'un des objectifs principaux. Durant neuf années, le génie d'Extrême-Orient devra lutter contre ces deux ennemis, en développant parfois des réponses originales. Les sapeurs (métropolitains, légionnaires, nord-africains ou indochinois) seront amenés, dans un contexte permanent de crise des effectifs et de pénurie de spécialistes, à remplir de nouvelles missions, telle que la construction de bases aéroterrestres - dont Na San et Diên Biên Phu - ou celle de bases opérationnelles, immenses complexes logistiques interarmées.Rédigé à partir des archives des unités du génie d'Extrême-Orient, ce livre présente une autre vision de l'histoire militaire de la guerre d'Indochine, trop souvent réduite à celle des troupes d'élite. Il revisite le conflit sous l'angle d'une arme qui, comme l'écrit l'auteur, se trouve depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale "à la croisée des domaines militaires, politiques et économiques, une place que le génie est, peut-être, seul à occuper au sein de l'institution militaire".