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Mais que font les gendarmes français en Syrie et au Liban pendant la Seconde Guerre mondiale ? Rangés en prévôté, aux côtés de l'armée française, leur légitimité soulève pourtant nombre d'ambiguïtés. Car, entre gendarmerie et prévôté, l'enjeu est d'importance. Alors que la gendarmerie est l'expression de l'ordre et de l'autorité française sur un territoire, la prévôté voit ses prérogatives limitées au seul champ de l'armée française. Sur les pas des gendarmes prévôtaux, cette enquête de terrain autorise donc une juste évaluation de la politique, coloniale ou mandataire, menée par la France au Levant. L'histoire de la prévôté du Levant offre aussi un regard unique et pertinant sur la complexe relation mandataire. Le massacre des gendarmes du poste prévôtal de Deir-ez-Zor, en mai 1945, dérange tout autant qu'il interroge. Comment, après vingt ans de coopération, ces gendarmes deviennent-ils la cible privilégiée d'une telle violence ? En outre, la découverte du rôle majeur joué par la gendarmerie syrienne dans l'orchestration de l'insurrection de mai 1945, celle-là même qui sonne le glas de la présence française au Levant, est un exemple saisissant du lien existentiel entre gendarmerie et souveraineté d'un Etat. Ainsi les gendarmes du Levant, quelle que soit leur nationalité, peuvent-ils être considérés, a minima comme les témoins directs de cette première page de décolonisation, si tant est qu'ils n'en soient pas également les acteurs ?