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"S'il est un point de vue commun aux études et recherches sur le chômage ainsi qu'aux diverses représentations véhiculées par les médias, c'est bien de dépeindre cette situation, cet état, comme étant celui d'une victime. Toutes nos conceptions sont empreintes plus ou moins de cette mise en forme privilégiant la souffrance, insistant sur la misère inhérente à cette condition comme s'il nous était impossible, du sens commun aux recherches actuelles, de penser autrement. Entendons-nous bien, il ne s'agira pas ici de tirer un trait sur toute souffrance ou de blanchir naïvement les difficultés qu'implique la condition de chômeur et de faire comme si finalement, l'alternative se situait obligatoirement entre ce qu'il faut appeler une caricature et une autre plus optimiste.Le pari de ce livre se situe ailleurs : la vie quotidienne du jeune chômeur ne se laisse pas réduire à un mode de vie type ou à une figure unique et bouscule en permanence les petites cases dans lesquelles nous tentons de l'enfermer. Il m'a semblé nécessaire de montrer en quoi les travaux sur la question contribuent dans leur grande majorité à la construction ainsi qu'au renforcement de représentations unilatérales, négatives du chômage et des chômeurs (validant au passage les nombreux clichés attribués aux médias et au sens commun) et en quoi ils s'appuient sur un certain nombre de présupposés inappropriés pour rendre compte de la complexité et de la richesse des situations."Texte de couverture"Je commencerai par rappeler ce qui motive à mon sens la nécessité d'une autre approche du chômage avant de définir plus précisément l'espace social dans lequel se déploie cette recherche. Puis il s'agira de traiter ce que l'on appelle les vécus du chômage et de la précarité en incluant la question des représentations du travail, en soulignant l'état des savoirs mais aussi les changements de perspective intervenus ces dernières années sur cette question. Enfin j'examinerai les pratiques ponctuant la vie quotidienne des jeunes chômeurs, mode de consommation, pratiques de débrouillardise, rapport au temps, sociabilités, modes d'être et d'agir sans oublier la question de la construction identitaire. Bref les modes de vie des chômeurs seront étudiés de la manière la plus exhaustive possible en respectant la diversité de leurs déploiements."Extrait de l'introduction