Prix public : 25,50 €
Il existe actuellement un regain d'intérêt important pour une question ancienne, celle des rapports entre littérature et morale. De quels types d'expériences et de connaissances morales la littérature est-elle porteuse ? La philosophie morale peut-elle prétendre se constituer de manière autonome par rapport à la littérature en y trouvant des exemples illustrant son propos ? La littérature, quant à elle, ne montre-t-elle pas certaines insuffisances des systèmes philosophiques ? Autant d'interrogations que la théorie littéraire des années structuralistes et poststructuralistes a eu tendance à ignorer. L'enquête collective de ce volume s'inscrit dans le cadre de recherches visant à réévaluer l'ensemble des genres littéraires, leurs relations différentielles et leurs évolutions comme autant d'éléments importants pour l'histoire de la pensée morale. Et la question devient : qu'est-ce que la pensée morale doit aux genres eux-mêmes, qui lui permettent de s'énoncer, de se représenter, de se dramatiser, de se mettre en intrigue ? Il s'agit par là de mieux prendre la mesure de la puissance de variation que l'expérimentation sur les genres a permis de mettre en oeuvre dans l'histoire de la pensée morale, de Montaigne à Genet en passant par Bruno, Pascal, Nicole, La Fontaine, les théories du roman envisagées dans leurs rapports à l'éthique et aux moeurs, Bayle et Hume, ou encore Flaubert et Sartre.