Prix public : 8,50 €
Les maires des grandes villes affirment tous que leur préoccupation première est de développer l’attractivité de leur cité. Comment ? En faisant de celle-ci un lieu propice à la créativité, en y combinant les ressources du talent, de la tolérance et de la technologie : c’est la recette proposée par le géographe et économiste Richard Florida pour réunir sous l’enseigne de « classe créative » artistes, intellectuels et prestataires de services aux grandes firmes. Un tel assemblage va-t-il de soi ? Il mêle hâtivment deux phénomènes distincts : d’une part, le processus de « gentrification » urbaine par lequel les « créateurs » – artistes et professions culturelles et intellectuelles – réinvestissent la ville, lieu d’opportunités et de rencontres ; d’autre part, un traitement volontariste et foncier du paysage urbain destiné à attirer les « créatifs » de la publicité et des banques. Mais peut-on attirer les « créatifs » sans faire fuir les « créateurs » ? Elsa Vivant est maître de conférences en urbanisme à l’Institut français d’urbanisme.