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"Pourquoi un assemblage provisoire de solidarités humaines se prolonge-t-il au point parfois de former un collectif stable marqué par une puissance d’expression et de survivre à celui qui en a été l’initiateur ? Bien que l’institution soit aisément descriptible en termes de totalité isolable délimitée par des frontières, cette découpe du social n’est qu’une expérience sensible parmi d’autres et elle varie selon l’échelle d’observation. Les controverses qui entourent sa définition nous rapprochent de celles des naturalistes concernant la notion d’espèce biologique il y a plus de deux siècles. Elles posent la question de leur mode d’existence. Cet ouvrage envisage de distinguer les agencements sociaux à partir de leurs mouvements. Il traite du mouvement de la matière sociale dont l’institution ne figure que comme une détermination possible parmi d’autres assemblages sociaux. Par analogie avec l’échelle de Jacob, les agencements sociaux montent et descendent les échelles de l’être." Biologiste et politiste, Virginie Tournay est chercheur au CNRS à l’Institut d’études politiques de Grenoble (UMR PACTE) où elle enseigne les approches pragmatiques de l’action publique en liens avec les questions d’innovation. Elle a publié La Gouvernance des innovations médicales aux Puf en 2007 ainsi que de nombreux articles dans Les Cahiers Internationaux de Sociologie, Politix, Quaderni et Cités. Elle a également coordonné des numéros thématiques de revue autour des risques technologiques, de la fabrique des nanotechnologies et du militantisme médical.