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D’écrivain comblé et adulé, il était devenu un exilé se plaignant auprès de Romain Rolland de ne plus recevoir de courrier. Admirant profondément Montaigne mais aussi Nietzsche, Dostoïevski et Freud, Stefan Zweig souffrait d’être si peu semblable à ses modèles. Il lit et commente passionnément Montaigne pour y trouver la voie de sa liberté intérieure, la force d’assumer son ultime décision. Écrivain connu dans le monde entier, en particulier à travers ses nouvelles, Stefan Zweig (1881-1942), fuyant le nazisme en 1935, fit alors selon ses propres mots « l’apprentissage du métier de réfugié ». Reconnu pour sa sagesse, ses nombreux amis ne soupçonnaient pas la profondeur de son désespoir. « Il avait, en effet, l’élégance d’épargner à ses proches ses dépressions en prétextant des voyages soudains » note R. Jaccard. « Au bout de l’espérance », lui et sa femme se donnent la mort dans leur maison de Pétropolis.