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Le halal apparaît régulièrement dans les médias comme une menace au principe de laïcité. Les interdits alimentaires, jugés « traditionnels », s'opposeraient à la « tolérance » occidentale des pratiques et contribueraient à essentialiser la dialectique supposée « islam/civilisation chrétienne ». Orienté sur sa seule interprétation religieuse, le halal serait donc incompatible avec les pratiques alimentaires des « non-musulmans », amenant de facto une interprétation réductionniste des pratiques alimentaires. Pour éviter cet écueil, cet ouvrage nous conduit à observer les pratiques alimentaires quotidiennes au sein des familles, de l'approvisionnement à l'assiette, en passant par les préparations culinaires. Le respect de l'interdiction alimentaire apparaît, à l'instar d'autres signes visibles du religieux, comme un critère majeur d'appartenance et de filiation à l'islam. Au-delà de l'observation du terrain, l'ouvrage amène le lecteur à repenser certaines grilles de lecture et le traitement de l'objet d'étude « islam ». En s'appuyant sur les approches de Michel de Certeau, de Jean-Noël Ferrié et de Saba Mahmood, l'ouvrage conduit le lecteur à saisir comment un acteur matérialise sa foi et construit ses appartenances.