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Les crises écologiques suscitent des questions éthiques qu’on ne peut ni négliger, en se contentant de réponses purement techniques, ni transférer totalement aux pratiques politiques : le renouveau démocratique, que l’écologie appelle, nécessite un enrichissement des langages et des représentations normatives qui donnent leur substance aux débats et permettent la décision. Mais comment faire ce travail sans tomber dans le moralisme et les formules creuses ? Au lieu de constructions abstraites ou d’appels au changement de civilisation, il apparaît plus fécond de faire un effort de réinterprétation de figures éthiques issues de notre patrimoine culturel. Propriétaire, usufruitier ou hôte de passage : à chacune de ces manières de revendiquer un rapport spécifique à l’environnement sont associés des conditions de légitimité et un idéal moral qui ne sont pas à réinventer, mais plutôt à ressaisir comme des éléments objectifs enfouis dans notre conscience commune. On peut ainsi élaborer une éthique environnementale rationnelle, non spéculative, non englobante et sans rupture ; une éthique cependant d’une grande richesse pratique et potentiellement très exigeante. Nicolas de Longeaux est docteur en philosophie politique ; son domaine de recherche concerne l’écologie politique et l’éthique environnementale. Il est également ingénieur, spécialiste des questions d’eau et d’environnement.