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Le tyran n'aime pas les villes, c'est pourquoi il s'acharne à les faire disparaître sous les ruines. Il recourt à la force nue pour les faire disparaître, car il n'aime pas ce qui lui résiste - et notamment cet esprit urbain, celui de l'hospitalité et de l'accueil qui va de pair avec l'esprit urbain de citoyenneté. Pour décrire cette destruction des villes, l'architecte et ancien maire de Belgrade, Bodgan Bogdanovic, a inventé un terme dans le contexte de la dernière guerre en ex-Yougoslavie : celui d'« urbicide ». Il pourrait être tentant d'appliquer ce terme à tous les registres de destructions urbaines : destruction comme tactique militaire, comme instrument de terreur, liée à la confrontation militaire, ou encore « mort » des villes (Détroit) ou urbanisation catastrophique. Si toutefois les mots on un sens, la notion d'urbicide ne peut pas tout recouvrir. C'est une analyse fine - fondée sur des cas précis (la Syrie, Tachkent, Carpentras) - que nous propose ce numéro pour mettre en évidence le lien profond de l'urbicide à une pratique tyrannique du pouvoir.