Prix public : 29,00 €
Le point de départ de ce livre est le suivant : le cosmopolite n’est pas toujours un individu aisé qui s’adapte avec succès à des situations nouvelles, c’est aussi quelqu’un qui connaît le désajustement social. Loin de se sentir à l’aise partout où il se déplace, il est d’abord désorienté. Si l’on veut répondre aux objections, récurrentes dans les débats internationaux, à l’encontre d’une conception élitiste et culturellement située qui revendique l’universalité, il faut élargir en ces termes la notion de citoyen du monde. Ne pas mesurer les actes des cosmopolites à l’image prototypique qui est véhiculée par le discours du cosmopolitisme permet d’analyser la variété des expériences de désorientation, et à cette variété correspondent des épreuves communes qui redéfinissent le rôle social du citoyen du monde. Dans la première partie sont examinées les expériences de l’exil, le critère sociologique de la mobilité et la figure du Robinson. Dans la deuxième partie est considérée à nouveaux frais les conceptions d’un citoyen du monde qui serait un spectateur impartial. La troisième partie a pour objet la façon dont ceux qui vivent la désorientation s’emploient à résoudre le problème pratique d’une humanité commune en combattant les mésusages de la catégorie d’époque, la puissance de la bêtise et la tyrannie du Zeitgeist qui s’exprime dans la langue ordinaire, jusqu’à remettre en cause le sens commun existant. Olivier Remaud enseigne à l’École des hautes études en sciences sociales. Il dirige le Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-Aron (EHESS/CNRS).