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Que celui ou celle dont nous recevons le legs soit un proche parent ou qu'il soit étranger à notre généalogie, il nous devient familier le temps de la succession. C'est l'impudeur obligée des inventaires et des partages. Se dessine alors la figure d'un homme, d'une femme. Les biens qu'il transmet rendent compte des désirs conscients et inconscients du disparu ; ils témoignent également de ce qu'il a ou n'a pas reçu de ses aïeux, ceux et celles qui l'ont précédé. Hériter, c'est s'inscrire dans la lignée humaine, c'est le signe que l'existence d'un être humain relève aussi d'un passé qu'il n'a pas connu. Le temps de la succession est aussi l'un des rares moments d'une existence où le sujet croise les règles juridiques de la société qui l'héberge. Actes notariés, droits à payer, il est parfois des partages difficiles : sans doute ceux-ci relèvent-ils moins du notaire que du psychanalyste quand il est question d'amour, de haine, d'envie ou de déception.