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Le consentement se présente comme une notion d'évidence : c'est affirmer sa volonté. Ce faisant, on dit l'inverse de ce qu'est un consentement. Le consentement relève non de l'apodictique mais de l'optatif. Consentir, ce n'est pas vouloir explicitement, mais vouloir bien, ou, comme le dit Paul Ricoeur, c'est se plier à la nécessité. Dès lors, on interrogera les usages sociaux dans lesquels entre cette notion. Des observations de M. Godelier relatives aux rites d'initiation dans la société des Baruyas à celles des historiens des moeurs des XIXe et XXe siècles, l'ouvrage construit la fonction discrète du consentement, notamment dans les rapports sexuels. Le rendre manifeste, comme il est exigé de nos jours, surtout lorsqu'il s'accompagne d'une telle méprise sémantique, fait donc jouer au consentement un tout autre rôle dans l'économie des échanges humains, particulièrement des échanges sexuels. Cela devient un enjeu normatif et idéologique porté par un « néo-féminisme » qui s'est écarté du féminisme des droits universels.