Prix public : 26,00 €
Cet essai propose le premier panorama européen d'un tourisme de champ de bataille qui se structure entre 1815 et 1914, avant de devenir un phénomène massif au xxe siècle. Dès l'époque romantique, les derniers théâtres des guerres napoléoniennes, en particulier Waterloo et Leipzig, attirent des foules de «?pèlerins?» et de visiteurs, mus par la piété patriotique ou par la curiosité. Avec eux naît un nouveau type de site touristique, qui s'étend progressivement aux lieux de mémoire des guerres plus anciennes, réinterprétés comme des «?berceaux de la nation?», ainsi qu'aux nouveaux champs de bataille du siècle, en Crimée, en Italie du Nord (Solférino) ou en France après la guerre de 1870. À travers une grande diversité de sources et en rassemblant des données issues d'une bibliographie transnationale, ce livre met au jour la naissance d'une nouvelle sensibilité aux lieux chargés d'histoire, et les raisons qui poussent à les visiter, à les couvrir de balises et de monuments, à les patrimonialiser même, bien avant 1914. Ces nouvelles pratiques d'identification et de visite des champs de bataille contribuent aussi au recul d'une image héroïque de la guerre, en mettant de plus en plus en évidence ses sinistres séquelles, et au développement d'un militantisme humanitaire et pacifiste que la Première Guerre mondiale a en partie occulté.