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Voici un manifeste pour une sociologie des mobilités. Selon son auteur, tout un ensemble de transformations - rassemblées sous la notion de mobilité - a fini par dépouiller de leur pertinence l'image de la société et les modèles d'analyse construits par les fondateurs de la sociologie. L'ambition n'est donc pas mince : il s'agit pour Urry de rien moins que de tourner la page de la sociologie de Durkheim, Marx ou Weber, à travers une reformulation des objets, méthodes et questionnements de la discipline propres à assurer son emprise sur le XXIe siècle. Urry propose essentiellement deux ruptures. La première consiste à laisser de côté la société pensée comme ordre, structure, reproduction, de la société au sein de l'État nation, au profit du mouvement, de l'ordre toujours contingent et du chaos de sociétés complexes enchevêtrées à une échelle toujours plus mondialisée ; aux sociétés formées dans le temps et analysables en termes de genre, d'ethnie ou de classe tendent à ainsi se substituer des groupes fondés sur « des modes de voyager et d'habiter ».La seconde consiste à élargir le champ du social afin de prendre en compte les objets et les perceptions des sens comme des faits sociaux. Les flux divers et accélérés d'images, de normes, d'objets, de personnes transforment les conditions de l'action collective ; le regard et les pratiques de l'environnement annulent la capacité d'orientation de la société par l'État. Ce livre décapant propose une sociologie « au-delà de la société » qui s'intéresse aux « transformations matérielles » en passe de refaçonner le « social ». Nos voyages imaginaires, la transmission des images et de l'information, les méandres du virtuel comme les déplacements physiques sont en train de reconstruire, matériellement, le « social comme société » en « social comme mobilité ». Les processus de mondialisation redessinent l'expérience sociale contemporaine. John Urry est, à l'égal de A. Giddens et B.Turner, un auteur majeur de la sociologie britannique contemporaine. Professeur à l'université de Lancaster, il a mené de nombreux travaux sur le genre, les médias, la consommation, la culture, les nouveaux services de l'économie, la globalisation, publiant notamment Social relations and spatial structures (1985), Disorganised capitalism (avec Scott Lash, 1987), Economies of signs and space (avec Scott Lash, 1994). Sociology Beyond Societies : Mobilities for the Twenty-First Century, dont est proposée ici la traduction, a été publié en 2000. Cet ouvrage est paru grâce à l'aimable concours de l'Institut de la Ville en Mouvement PSA Peugeot-Citroën. Ouvrage traduit par Noël Burch. Sociétés. « There is no such thing as society ». Mondialisation non humaine. De nouvelles règles de méthode sociologique. Métaphores. Métaphores de mobilité. Métaphores du global. Globes et sphères. Voyager. Le « voyager » du corps. Les mobilités d'objets. Mobilités imaginées. Le voyage virtuel. Les sens. Vue. Odorat, ouïe, toucher. Temporalités. Temps social et temps vécu. Temps naturel et temps sociaux. Le temps instantané. L'habiter. Sentiments locaux d'appartenance. Le Bund. Patrimoine, nation et diaspora. Citoyennetés. Débats sur la citoyenneté. Citoyenneté et environnement. Citoyens globaux. Sociologies. Jardiniers et gardes-chasse. Sociétés civiles mobiles. Réguler les mobilités. Natures mobiles. Mobilités complexes.