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Dresser un bilan de la colonisation est un exercice délicat, tant le phénomène est complexe, pluriséculaire et hétérogène. C’est pourtant un devoir d’historien qui ne peut accepter de voir le seul législateur trancher sur son rôle prétendument positif. Les études postcoloniales ont ouvert des voies nouvelles, décryptant l’ambiguïté d’un monde où la promesse du progrès se mêle à la domination. Mais ce courant a relégué dans l’ombre la question des liens éventuels entre colonisation et développement. Par opposition, d’autres travaux se sont attachés à les étudier, laissant toutefois croire à tort que l’identité du colonisateur en fixait d’avance le sens. Une nouvelle investigation était donc nécessaire et Bouda Etemad l’entreprend, en archéologue de la pensée coloniale. Dans une perspective d’histoire globale, il montre pourquoi la colonisation crée, selon les époques et les lieux, des situations tantôt favorables tantôt hostiles au développement. Elle ne modèle pas pareillement populations, économies et sociétés, ni ne recèle les mêmes potentialités. D’où le caractère ambigu de son héritage. Bouda ETEMAD est professeur d’histoire aux universités de Genève et Lausanne. Son enseignement porte sur la colonisation européenne et les inégalités Nord-Sud.