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Longtemps destinée à tracer une frontière symbolique entre les morts et les vivants, la ritualisation du deuil a cédé la place dans les sociétés industrielles à un nouveau rapport à la mort qu’illustre le développement des soins palliatifs, de la thanatopraxie, de la crémation et des testaments obsèques. Mais les évolutions les plus profondes sont à venir. L’accroissement de l’espérance de vie et l’explosion démographique des années d’après-guerre ont produit un report des décès, dont l’augmentation sera exponentielle dans les vingt prochaines années. Le débat sur l’euthanasie volontaire et l’accompagnement des mourants, l’émergence d’une pragmatique du « bien mourir » ou les controverses actuelles autour des lieux légitimes de dispersion des cendres annoncent une mutation plus globale. Face aux réactions légales, morales et émotionnelles suscitées, la sociologie de la mort permet de poser les questions autrement et de mieux comprendre les enjeux des choix actuels.