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Après plus de sept ans de guerre, et à la suite des accords d’Évian du 18 mars 1962, la France reconnaît le 3 juillet l’indépendance de l’Algérie, constituée jusqu’alors de départements français. La période qui s’ouvre pour les relations entre les deux rives de la Méditerranée est une des plus difficiles qui soient. Transfert de souveraineté, construction d’un nouvel État, retour des prisonniers politiques dont Ahmed Ben Bella, entrée sur le territoire des troupes de l’ALN de Tunisie et du Maroc, sort de la minorité européenne à laquelle les exactions du FLN et de l’OAS laissent le choix entre la valise et le cercueil, règlements de comptes entre Algériens dont sont victimes ceux, nombreux qui ont pris parti pour la France : les problèmes sont immenses et souvent insolubles. Pour la représenter dans le nouvel État indépendant, le général de Gaulle a fait le choix d’une personnalité depuis longtemps favorable à l’indépendance : l’ancien ministre Jean-Marcel Jeanneney. Avec ses collaborateurs, il est la France en Algérie pendant ces six mois décisifs. L’ouvrage relate cette période, à travers les documents diplomatiques, réunis, introduits et annotés par Anne Liskenne. Il est enrichi aussi d’une préface écrite par Jean-Noël Jeanneney qui, jeune normalien, a la chance de voir naître l’Algérie indépendante. On est par là même confronté à un tournant capital de la France contemporaine désormais réduite presque à l’hexagone mais qui retrouve la paix, et à l’émergence d’un État indépendant, dont l’évolution ne peut laisser les Français indifférents, tant sont étroites les relations géographiques, historiques et humaines entre la France et l’Algérie. C’est dire qu’à travers ces documents, on entrevoit le bouillonnement d’une explosion vitale, dont on imagine combien il a été difficile aux hommes de la maîtriser.