Prix public : 26,00 €
Cet ouvrage prépare à la nouvelle question d'histoire au programme du CAPES d’histoire-géographie, de l’agrégation d'histoire et à celle de géographie. Le travail artisanal et industriel prend des formes multiples en Europe occidentale entre le début du xixe siècle et les années 1930. Logiquement, en ces temps de « révolutions industrielles », les ouvriers des grandes usines ont longtemps concentré les regards des contemporains, des économistes, des philosophes et des historiens. Ce manuel fait le point sur ces approches très denses. Mais depuis la fin du xxe siècle il existe aussi un important renouveau historiographique reposant sur la mobilisation d’archives plus fines, exploitées dans des démarches micro-historiques. Il en résulte une nouvelle vision des processus d’industrialisation à l’œuvre au sein des sociétés européennes. Ainsi, la persistance, voire le renouveau, de certaines formes de production proches de l’artisanat souligne les limites du système usinier. De plus, la place des femmes et des ruraux dans ces processus d’industrialisation douce, ou invisible, est de mieux en mieux évaluée. En effet, il existe entre l’artisanat et l’industrie une multitude de structurations plus complexes du travail, appelées proto-industrie ou établissage ou encore « production en parties brisées », qui se montrent souvent compétitives. Le petit atelier et le travail en chambre ne sont donc pas toujours synonymes de misère croissante. Plus récemment, la relecture des diverses grandes enquêtes ouvrières permet d’approcher de plus près les gestes des acteurs, et de mieux en mesurer la pénibilité. Enfin, les comparaisons internationales se sont multipliées, révélant des voies nationales, ou même régionales, mais aussi une volonté internationale de défendre les intérêts des travailleurs grâce à de nouvelles grandes organisations transfrontalières comme l’OIT. Cet ouvrage qui rassemble dix auteurs spécialistes de ces questions rend compte de cet important renouveau de la recherche.