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Cet ouvrage prépare à la nouvelle question d'histoire au programme du CAPES d’histoire-géographie et également de l’agrégation d'histoire et de géographie. À Rome, comme pour les autres cités du monde méditerranéen antique, les dieux faisaient pour ainsi dire partie des communautés humaines : intégrer une de ces communautés revenait donc à adopter ses dieux. Parmi celles-ci, les communautés politiques avaient toutes « leurs » dieux et « leur » religion. Tout acte « politique » (c’est-à-dire en rapport avec la polis, ou civitas) était donc aussi « religieux », et inversement, car il s’agissait des deux faces d’une même médaille. Pour comprendre les évolutions qui ont affecté la vie religieuse publique des multiples communautés humaines progressivement soumises à l’autorité souveraine de Rome, puis intégrées dans l’Empire à l’apogée de sa dynamique de puissance (IIIe s. av. J.-C. – IIIe s. ap. J.-C.), il faut commencer par appréhender les structures religieuses sur lesquelles s’appuyait le pouvoir romain dans ses formes successives. Pouvoir et religion publique étaient tellement liés dans l’Antiquité qu’il n’était pas possible que le passage d’une cité-État italienne en un empire allant de l’Écosse à l’Euphrate et au Sahara ne générât pas des mutations considérables au sein de la religion romaine. De même, le changement d’échelle spatiale a entraîné une confrontation de Rome avec des cultes de plus en plus étrangers qui a eu des conséquences assez variées pour la religion romaine publique et les religions privées, comme pour ces autres cultes. Enfin, au fil des siècles, les religions des populations d’abord soumises au pouvoir de Rome, puis progressivement de plus en plus intégrées au sein de la communauté impériale, ont elles-mêmes connu des transformations importantes. Toutefois, la distinction entre les Romains « de Rome », et par extension d’Italie, et les autres Romains résidant au sein des communautés provinciales, a toujours persisté et s’est manifestée dans la vie religieuse de ces Romains des provinces.