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Ces canons sont rassemblés aujourd'hui en 2 volumes et traduits en français pour la première fois. L'intérêt n'est pas pour le seul juriste. En effet, si des canons conciliaires doivent dire le droit, régler, ordonner, interdire, leurs injonctions s'adressent à un peuple ; elles font connaître ses faiblesses et ses exigences, ses besoins et ses aspirations. Aussi la législation mérovingienne exprime-t-elle la vie quotidienne des communautés : celle des clercs et des laïques, des évêques et des moines, la vie liturgique et sacramentaire, les relations avec le pouvoir et les puissants de tous ordres, et aussi avec les non-catholiques. Mention est faite des noms des évêques présents dans les assemblées conciliaires et de leur siège. Précieux renseignements sur ces VIe et VIIe siècles, où les sources sont rares, où dans les récits il y a place pour le merveilleux, l'hagiographie et l'apologétique. La situation des Mérovingiens y est du reste complexe : devenus chrétiens et catholiques à la suite de Clovis, ils sont les premiers parmi les conquérants barbares à partager la foi et le culte des Romains soumis. Quant à l'historien du dogme, il trouvera son compte dans les canons du concile d'Orange de 529, qui s'est prononcé sur des questions de foi, à propos de la grâce et du libre arbitre.