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Toute sublime qu'elle soit, une cathédrale coûte de l'argent, beaucoup d'argent. Qui paye ? Avec quels deniers ont été élevées les cathédrales gothiques de France ? Pourquoi les unes ont-elles été achevées en l'espace d'un demi-siècle, tandis que d'autres durent attendre pour cela deux ou trois siècles ? L'ouvrage de Henry Kraus, publié d'abord à Londres en 1979, et revu à l'occasion de cette traduction, apporte une réponse documentée, à la lumière de ce qui s'est réellement passé pour sept de nos cathédrales. Une huitième sert de terme de comparaison, celle de York. Dans le peloton de tête, Notre-Dame de Paris, Amiens et Rouen ; derrière, York, Strasbourg, Lyon ; en queue, chefs-d'œuvre de lenteur, Toulouse, jamais achevée, et enfin Poitiers, restée décidément romane. Transformé en commissaire, l'auteur a dépouillé les comptes de chacune avec une belle patience. Chartres n'y figure pas : les archives ont brûlé en 1944. L'enquête révèle, entre autres, que les dépenses engagées n'auraient jamais été possibles sans l'enrichissement du royaume ; elles furent consenties le plus vite là où la richesse était la plus grande. Comprenons que ce sont les provinces conquises – le Languedoc, en particulier – qui ont contribué à financer les cathédrales – hormis les leurs. Pour le reste, la construction ou la reconstruction de la cathédrale n'est pas la préoccupation majeure des fidèles. Pour qu'elle se réalise, il faut donc que l'évêque soit un bâtisseur, et qu'il en ait les moyens. Sans le concours actif des bourgeois, les choses traînent en longueur...