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« Lorsqu'on se réunit, en automne 1991, au centre de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, pour la cinquième rencontre oecuménique européenne, de profonds changements politiques et sociaux venaient de se produire en Europe. Deux ans plus tôt, le rideau de fer qui, depuis près d'un demi-siècle, séparait le continent en deux mondes, était tombé. Avec la chute du communisme, les peuples d'Europe centrale et orientale avaient retrouvé, en plus de leur liberté politique, leur liberté religieuse. Mais le kairos (document préparatoire), le « temps favorable » qui s'ouvrait pour les Églises du fait de la nouvelle situation en Europe, impliquait aussi le risque de mobiliser des forces concurrentes plutôt que communes. Dans l'intervalle, toutes les grandes familles confessionnelles avaient déjà commencé à préparer des assemblées synodales chargées de soumettre l'évolution européenne à une analyse approfondie : le synode spécial catholique pour l'Europe en décembre 1991 à Rome, la rencontre au sommet des patriarches orthodoxes en février 1992 à Constantinople et la réunion des Églises protestantes d'Europe en mars 1992 à Budapest. Dans cette perspective, le moment choisi pour la rencontre de Saint-Jacques, en prélude à ces grands rassemblements confessionnels, était particulièrement favorable. De même, une sensibilisation commune à ce qui devait être entrepris en commun dans la tâche de proclamation de l'Évangile auprès d'une société européenne largement areligieuse devenait d'autant plus urgente du fait du changement radical de la situation. Le thème de la rencontre, « Mission et évangélisation en Europe aujourd'hui », était la suite logique des entretiens d'Erfurt en direction de l'action concrète. » (Helmut Steindl)