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Des thèmes aussi brûlants que ceux de la procréation, de la croyance, de l'amour ou de la souffrance, conduisent la réflexion théologique à poser la question du sujet. Si la maîtrise de celui-ci sur le monde et sur lui-même a pu être interrogée et sa responsabilité soupçonnée, la remise en cause la plus radicale de cette maîtrise est venue de la psychanalyse. En assimilant le sujet à l'inconscient, la psychanalyse ne ruine-t-elle pas les constructions théoriques passées concernant l'activité de connaissance et les nécessités de la morale ? Parce que le sujet de la psychanalyse est un sujet qui parle, et qu'à ce titre il se situe au bord insaisissable où s'articulent, singulièrement, la chair et le langage, il est vain de vouloir le tenir à la manière d'un objet. Le sujet demeure en souffrance, irrécupérable, interdisant à la théorie de la connaissance et à l'éthique, en tant que procès de la raison pratique, d'aboutir à quelque complétude. Mais c'est paradoxalement cette perte, ou ce trou, qui conditionne le désir, offre au discours de la science et de l'éthique la possibilité de poursuivre son procès, et permet au sujet d'advenir en sa parole pour disparaître aussitôt. Il ne cesse de faire entendre sa présence absente dans l'in-croyable de sa déclaration d'amour.