Prix public : 39,00 €
«  Cet ouvrage a pour but de laisser parler le coeur de la pensée hégélienne, sa Logique, afin de la voir parvenir au bout de ce qu'elle peut. Patiemment mis au contact de ce que cette pensée comporte de plus puissant, le lecteur est paradoxalement conduit à la regarder se renverser de l'intérieur. La philosophie hégélienne n'est pas une opinion offerte à une réfutation protéiforme, elle n'est ni une simple représentation ni une supplémentaire conception du monde, mais une nef colossale dont il ne suffit pas de contredire avec plus ou moins d'inspiration l'une ou l'autre base pour espérer la faire chavirer. Cette oeuvre relève le vertigineux défi de déployer un mouvement qui précède son lecteur. On ne "sort" de ce cercle que pour l'étendre, l'enrichir et y contribuer. C'est un fait : la pensée de Hegel est, sur son terrain, indépassable, ou, en dehors de son terrain, jamais atteinte puisque ce n'est pas d'elle que l'on parle quand on croit la mettre en cause. Nous voyons ainsi, plus que pour toute autre pensée, deux camps ennemis s'affronter autour du système hégélien : d'une part, ceux qui, croyant préserver la "liberté" de leur "esprit critique", ne veulent ni lire véritablement, ni comprendre en profondeur, ni entendre parler de Hegel, d'autre part, ceux qui n'en sortent plus et répètent Hegel comme on répète encore une pièce quand on la joue pour la millième fois. Conscient de ces deux écueils, nous avons voulu suivre la voie d'une herméneutique phénoménologique : laisser apparaître l'oeuvre comme elle se donne. Attentif aux métamorphoses de cette notion d'identité qui est l'expressive figure dans laquelle se lisent les diverses motions de l'Idée absolue, nous laissons cette dernière s'ouvrir, révéler ses différents aspects et nous conduire d'elle-même à ce qu'elle veut nous dire. La méditation de la notion d'identité fait précisément apparaître les différents moments de la rythmique hégélienne et en fait pénétrer le sens ontologique. Chemin faisant, si l'affaire s'expose, elle s'expose intégralement, et elle se met donc également à nu. Un cohérent principe de connivence avec une grande pensée ne s'interdit nullement les voies de la clairvoyance il produit au contraire les conditions de sa juste et saine apparition. Cet ouvrage est donc une exposition ou une manifestation du penser hégélien au terme de laquelle doit logiquement apparaître l'essence de ce dernier, car l'objet d'une méditation approfondie laisse non seulement apparaître le tout, mais il laisse aussi tout apparaître, c'est-à-dire des limites et des inconséquences qui sont désormais les siennes et non celles que l'arbitraire critique importe pour la commodité de ses préjugés. Cette méditation se donne donc à la fois comme un cours sur la pensée hégélienne et comme une irrémédiable prise de distance.  » -- "The aim of this book is to permit our hearts to speak about Hegel's thinking, his Logic - to allow it to reach the limits of what it can achieve. Patiently brought into contact with the most powerful elements in Hegel's thought, the reader is, paradoxically, led to observe it from the inside. Hegelian philosophy is not an opinion, open to protean refutation neither is it a simple representation or yet another concept of the world, but a colossal nave whose foundations will not be shaken by contradiction, however inspired. The author takes up the vertiginous challenge of deploying a movement in advance of the reader. One "moves outside" the circle only to understand it better, enrich it and make one's contribution. For it is a fact that Hegel's thinking, on its own ground, is unsurpassable. And untouchable on any other because when people think they are putting Hegel into question, they are, in fact, talking about something quite different. And so we see that more than for any other thinker, Hegel assembles two enemy camps: on one side, those who, in the name of the "freedom" of their "critical minds", do not want to read it or understand it in depth, nor hear tell of Hegel at all and on the other, those who are so wrapped up in it that they repeat Hegel like actors performing a play for the umpteenth time. Conscious of these two traps, we have tried to follow a path of phenomenological hermeneutics: to let the work appear as though it were presenting itself.""