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Trente-six ans d'échange épistolaire (1926-1962] font revivre ici l'émouvant parrainage entre l'illustre islamologue et son étudiant marocain devenu franciscain et prêtre après son baptême en 1928. Louis Massignon, en un premier temps, s'efface devant l'oeuvre de la grâce ; mais cette réserve fait vite place à ses confidences d'homme déchiré par de multiples et paradoxales exigences. Décontenancé par ces excès, le jeune Jean-Mohammed minimise ses propres souffrances : la rupture avec les siens, l'incompréhension de ses confrères, sa mauvaise santé, la tension entre une vocation de recherche scientifique et de ministère pastoral, les offenses que son pays d'adoption fait subir à sa terre natale. " Unis par le haut et l'intime de l'âme " confie le filleul à son parrain, ils vont s'engager dans le même combat pour l'islam : spirituel, par la prière, qui n'est pas prosélytisme, et politique, pour l'indépendance du Maroc, dans le respect de la parole donnée. Si cette correspondance reflète plus de souffrance que de sérénité, les témoignages de respect et d'affection mutuels surabondent : " Votre amitié, écrit Massignon en 1951, est arrivée à briser ce mur et je vais pouvoir connaître quelques détours de plus de cette chaîne d'Amour que la grâce divine a passée et nouée à travers toutes les péripéties de ma vie, avec une si déchirante beauté. " -- In this book, thirty-six years of mutual correspondence (1926 - 1962) revive the poignant mentoring by the renowned Islamologist of his Moroccan student, who became a Franciscan and a priest after his baptism in 1928. At first, Louis Massignon retreats behind the work of grace; but his reserve soon gives way to the confidences of a man torn by numerous and paradoxical demands. Disconcerted by these excesses, young Jean-Mohammed minimises his own sufferings: the rupture with his family, his colleagues' incomprehension, his poor health, the tension caused by his double vocation as a research scientist and a pastor, the indignities his adopted country is inflicting on his native land. 'United by what is highest and most intimate in the soul,' the godson confides to his godfather, they resolve to engage in the same combat for Islam: spiritual, through prayer, not proselytizing; and politically, for Moroccan independence, in the respect of a promise given. If this correspondence reflects more suffering than serenity, there is also abundant evidence of their mutual respect and affection: 'Your friendship', writes Massignon in 1951, 'has succeeded in breaking down this wall, and I will be able to experience a few more twists and turns in this chain of love upon which Divine Grace has threaded and knotted all the events of my life with such heart-rending beauty.'