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Jérusalem est le point focal du conflit israélo-palestinien et, plus largement, du contentieux proche-oriental. Consciemment ou non, les parties en présence mettent en œuvre un imaginaire traditionnel, qui s'exprime déjà dans bon nombre de textes bibliques. Jérusalem et son Temple y forment, en effet, le centre d'un immense système symbolique qui donne sens à des pratiques cultuelles, légitime la hiérarchie sociale et correspond à un désir de toute-puissance. Ce livre propose un parcours à travers les textes de la Bible qui développent cette tradition du centre du monde et à travers ceux qui la contestent au nom de l'éthique. Sur le premier versant, on voit le monde du Temple et la pratique des pèlerinages, le motif littéraire de l'assaut de tous les peuples contre Sion et celui, symétrique, de la montée pacifique des mêmes peuples au même lieu ; apparaît aussi la figure antagoniste de Babylone – centre d'un monde hostile – et le dossier de la réforme centralisatrice du roi Josias. Sur le second versant, les prophètes dénoncent les illusions liées à l'idéologie du Temple, illusions qui occultent les exigences de la justice sociale et d'une foi qui doit s'incarner dans le politique. Cette parole est prolongée par les écrits de l'école deutéronomiste et quelques textes de l'époque perse, puis par le Nouveau Testament unanime. Seule, la dernière page de l'Apocalypse reprend sans le critiquer l'imaginaire traditionnel. La Bible apparaît ainsi comme le livre d'un débat qui porte sur les questions les plus fondamentales : l'image de Dieu, le rapport au pouvoir, les relations entre nations ou entre groupes religieux. -- Jerusalem is the focal point of the Israeli-Palestinian conflict, and, on a wider scale, of the whole Middle-Eastern dilemma. Consciously or otherwise, the parties deploy a traditional imaginary vision already expressed in many biblical texts. Jerusalem and its Temple lie, in truth, at the centre of a huge symbolic system which gives meaning to cult practices, legitimates the social hierarchy and corresponds to a desire for all-powerfulness. This book traces a path through those biblical texts which develop that tradition of the centre of the world, and those who contest it in the name of ethics. In the first part, we see the world of the Temple and the practice of pilgrimages, the literary motif of the attack of all the peoples against Zion, and the mirror image of the peaceful rise of the same peoples in the same place; we also see the antagonistic figure of Babylon – centre of a hostile world – and the centralising reform of King Josiah. In the second part, the prophets denounce the illusions linked to the ideology of the Temple, illusions that thwart the demands for social justice and a faith that must be embodied in politics. This idea was furthered by the writings of the Deuteronomist school and some texts of the Persian period, then the New Testament unanimously. Only the last page of the Book of Revelation recalls the traditional vision, but without criticism. So the Bible appears to be the book of a debate that deals with the most fundamental questions: the image of God, the rapport with power, the relations between nations or religious groups.