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« Alors qu'il a dépassé tous les écrivains dans ses autres oeuvres, Origène, dans le Cantique des Cantiques, s'est surpassé lui-même. » Tel est le jugement de S. Jérôme, non sur ces deux homélies traduites par lui en latin, mais sur le grand commentaire, partiellement connu grâce à la traduction de Rufin d'Aquilée. Prononcées à Césarée de Palestine vers 239-242, les homélies ne lui sont pourtant en rien inférieures. Non seulement elles expliquent, à un verset près, la même partie du texte (Ct 1-2, 14), mais destinées aux simples fidèles, elles sont immédiatement plus accessibles que le Commentaire, plus érudit et plus théologique. De cette idylle champêtre, Origène propose une lecture spirituelle, comme déjà la tradition juive. Mais, à la relation amoureuse d'Israël avec son Dieu, il substitue celle de l'Épouse-Église avec son Époux, le Christ. L'Épouse y est aussi l'âme de chaque croyant, désireuse de s'unir au Verbe de Dieu. On est donc loin, malgré la parenté du vocabulaire, d'une simple pastorale amoureuse ! La traduction de Jérôme et celle de Rufin - l'original grec des homélies et du Commentaire est perdu -, ont permis à l'interprétation d'Origène d'exercer une influence considérable sur toute la tradition spirituelle et mystique du christianisme oriental et occidental, jusqu'à S. Bernard de Clairvaux.