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" Même une souris peut mordre un chat ", prétend un dicton chinois. Alors que les États démocratiques à travers le monde continuent de coopérer avec un gouvernement argentin qui multiplie les enlèvements, les tortures et les meurtres, à Buenos Aires, après le coup d'État de 1976, des femmes courageuses, les Mères de la place de Mai, décident de manifester chaque jeudi face au palais présidentiel, la tête couverte d'un foulard blanc sur lequel est inscrit le nom d'un des 30 000 disparus. En France, le 5 octobre 1978, à l'initiative de l'ONG Nouveaux Droits de l'homme, une manifestation s'organise, elle aussi, chaque jeudi à midi devant l'ambassade d'Argentine à Paris. Elle devait réunir beaucoup de monde et ne durer que quelques semaines. Elle ne rassembla au début que quatre personnes et dura plus de six années ! Une folie qui occulta un peu la tragédie chilienne dès lors que François Mitterrand, Yves Montand, Simone Signoret, Catherine Deneuve, Michel Foucault, Daniel Balavoine, Lionel Jospin, Bertrand Delanoë, Jean-Pierre Chevènement, Jacques Delors, parmi d'autres, vinrent apporter leur soutien aux Mères de la place de Mai sous l'œil des caméras. Inutile de rappeler tout cela ? Ce serait une erreur de le penser, parce que aujourd'hui encore la jeunesse argentine s'interroge sur cette période tragique ; parce qu'on retrouve des corps mutilés ; parce qu'on continue de juger les auteurs de ces crimes contre l'humanité. Oublier l'Histoire, c'est se condamner à la revivre. -- 'Even a mouse can bite a cat,' a Chinese proverb claims. As democratic States around the world continued to cooperate with an Argentine government guilty of kidnaps, tortures and murders, in Buenos Aires - after the coup d'état in 1976 - some brave women, the 'Mothers of the Plaza de Mayo', decided to hold a demonstration every Thursday opposite the presidential palace. On their heads, a white scarf inscribed with the name of one of the 30,000 people who had "disappeared'. In France, October 5, 1978, on the initiative of the NGO Nouveaux Droits de l'homme, another demonstration was organised to take place every Thursday at midday in front of the Argentinian Embassy in Paris. The plan was to attract lots of people and keep the event going for just a few weeks. At the beginning, only four people turned up, but it lasted more than six years! When François Mitterrand, Yves Montand, Simone Signoret, Catherine Deneuve, Michel Foucault, Daniel Balavoine, Lionel Jospin, Bertrand Delanoë, Jean-Pierre Chevènement and Jacques Delors, among others, gave their support to the Mothers of the Plaza de Mayo in front of the cameras, the success of their campaign even cast a shadow on the Chilean tragedy. But why drag it all up today? Because even now, young people in Argentina wonder about than tragic period and ask questions; because mutilated bodies are still being found; because the culprits are still being judged for crimes against humanity. Those who forget historical events are doomed to relive them.