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Modèle mythique de l'Antiquité, paradigme religieux du Moyen Age, matrice politique des Temps modernes, moule révolutionnaire des XIXe et XXe siècle, prototype d'une fabrique nationale depuis 1991 : au sein des Balkans, le cas de la Macédoine livre le plus riche exemple de construction identitaire afférente à l'autre Europe, marquée au cours de son histoire par l'affrontement des empires et des grandes puissances. Comment, ici, l'Eglise conforme-t-elle l'Etat ? Que signifie l'autocéphalie au regard de l'indépendance ? Quels modes de confrontations et de fusions des imaginaires et des représentations au cours des âges ont-ils présidé à l'agrégation de populations dispersées, à la sécession d'un territoire divisé et disputé, à la localisation d'une communauté de destin improbable ? Pourquoi un carrefour de circulation, promis à une intégration fédérale, est-il devenu un isolat des confins, en butte à ses voisins et balloté entre les enjeux géopolitiques planétaires ? Récusant tout essentialisme, déconstruisant les discours unilatéraux, analysant avec finesse la fluidité et la fragilité des pluralités en présence, Goran Sekulovski montre aussi l'irrépressible besoin d'identification auquel correspond ce mécanisme. Il appelle enfin à une réflexion élargie sur la signification du désir d'identité au regard de l'impératif de sécurité à l'heure de la mondialisation. Ouvrage sur la dialectique géopolitique du multiple et de l'un, L'Echiquier macédonien questionne la capacité civique et inclusive des espaces fragmentés et reconstitués du temps présent qui oscillent et transitent entre utopie et réalité. Après avoir soutenu sa thèse à l'université Paris-I « Panthéon-Sorbonne » et mené un projet de recherche postdoctoral à l'université de Genève en Suisse, Goran Sekulovski enseigne la géographie de l'espace post-yougoslave à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) à Paris et est chercheur associé au Centre de recherches Europes-Eurasie (CREE). Il est également chargé d'enseignement à l'Institut orthodoxe Saint-Serge et à l'Institut catholique de Paris. Ses travaux portent à la fois sur la géographie du Sud Est européen, les rapports entre géographie et religions dans les Balkans et, plus généralement, sur le monde orthodoxe ainsi que sur l'histoire et l'influence du fait religieux dans les géopolitiques contemporaines.