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Quelle personne saine d’esprit envisagerait aujourd’hui de s’offrir « comme victime d’holocauste à l’Amour miséricordieux » ? Ces mots, trop chargés d’histoires tragiques, restent encore énigmatiques. C’est dire combien Thérèse de l’Enfant-Jésus peut paraître éloignée de nous. Et pourtant, sans ce point de départ de juin 1895 dont il faut à tout prix restituer la portée, toute son évolution spirituelle, d’une soudaine révélation à une ardente prédication, serait incompréhensible, comme le serait aussi sa découverte d’un Dieu dont la justice se fait miséricordieuse, dont la paternité devient maternelle. Claude Langlois, le grand historien des textes de la carmélite, propose ici l’aboutissement de ses longues recherches en restituant une Thérèse inconnue, livrée au flamboiement de son écriture et s’abandonnant, malgré son enténèbrement durable, à sa fonction de messagère d’une doctrine qu’elle confie, au printemps 1897, en plusieurs versions parallèles, à ses soeurs carmélites et plus encore à ses frères missionnaires. Une étude majeure de cette année de la Miséricorde. Claude Langlois, historien universitaire, directeur d’études émérite à l’EPHE, a publié une dizaine d’études sur Thérèse de Lisieux dont, aux Éditions du Cerf, L’autobiographie de Thérèse de Lisieux et chez Honoré Champion, Les premiers thérésiens.