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L'explication de la justice divine comme justice distributive, que Thomas d'Aquin donne dans les textes des deux Sommes consacrés à ce sujet, avant de prendre explicitement en compte l'oeuvre du Christ, semble prêter le flanc au reproche adressé à la scolastique par Heidegger, se référant explicitement à Luther : « La scolastique, ditil, ne prend que rétrospectivement connaissance du Christ, après avoir déterminé l'être de Dieu et du monde. Cette perspective grecque des scolastiques rend l'homme fier il doit d'abord aller à la croix avant de dire "id quod res est". » En traitant de la justice divine, Thomas met-il en oeuvre une épistémologie théologique d'inspiration philosophique grecque, une « théologie de la gloire », au sens défi ni par Luther ? Quelle place attribue-t-il à la croix dans la connaissance humaine de Dieu ? Eunsil Son se livre à une lecture des oeuvres de Thomas d'Aquin traitant de la justice divine, ses commentaires bibliques d'une part, ses grandes oeuvres de synthèse d'autre part. Elle confronte la doctrine de Thomas ainsi dégagée dans son enracinement biblique et sa cohérence théologique à celle de Luther. Cette confrontation met en lumière le déplacement de perspective opéré entre Thomas et les modernes, et enrichit le débat oecuménique, permettant « de mieux comprendre, et de mieux estimer Thomas et Luther, non plus l'un contre l'autre, mais l'un par l'autre ».Eunsil Son est professeur à l'université presbytérienne et au séminaire théologique de Séoul. Elle est aussi pasteur ordonné dans l'Église presbytérienne de Corée du Sud.