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Milan, fin des années 380. Ambroise, évêque de la ville, prêche le carême, sur fond de misère économique et sociale. De sa prédication, il tire ce petit traité en trompe-l'œil : Élie, dont il était question au 2e livre des Rois en tant que lecture du jour, est " congédié " par l'orateur après 2 pages au profit d'un sujet plus directement pastoral : le jeûne ! Au début du carême, sans doute vers 389, l'évêque de Milan prêche sur fond d'une crise économique et sociale dont il est un analyste très perspicace. De sa prédication, il tire ce petit traité en trompe-l'oeil : Élie, mentionné dans la lecture du jour, semble très vite " congédié " par l'orateur au profit d'un sujet plus directement pastoral, le jeûne. Dans ce texte d'architecture soignée, tout en crescendo, Ambroise développe une apologie du jeûne, pour mieux l'opposer à son antithèse, l'ebrietas, dont il brosse un tableau haut en couleurs. Le traité culmine dans une présentation du jeûne comme préparation à la vie céleste, propre à mener les catéchumènes au baptême lors de la fête de Pâques.Ce texte, ici donné dans une édition critique nouvelle, est un document de grande valeur pour la connaissance des pratiques ascétiques et de l'histoire sociale. Mais il intéressera aussi, par ses qualités littéraires, et notamment ses descriptions de la vie à Milan dans les milieux privilégiés, tout lecteur désireux de goûter la verve d'un écrivain de talent.