Prix public : 26,00 €
« Je ne suis pas superstitieux : cela porte malheur. » Absurde, la boutade d'Alphonse Allais ? Pas si sûr. Il n'y a pas de définition claire et sûre de la superstition. Mais il existe une multitude de discours destinés à la détruire, la combattre et la disqualifier. D'où cette anthologie sans égale qui, dressant l'histoire et la géographie du mot, établit un panorama complet de la culture globalisée. Qui, de la Renaissance à aujourd'hui, en passant par la Réforme, les Lumières, le Romantisme, la Belle-époque, dessine un tableau exhaustif de la modernité conquérante. Qui, de l'Europe à tous les continents, établit une recension détaillée de la confrontation des civilisations. Une anthologie qui, entre descriptions et caricatures, critiques et injures, découvertes et préjugés, enrôle à son service Montaigne, Spinoza, Descartes, Bayle, Kant, Bergson et Nietzsche, mais aussi Luther, Goethe, Sand et Hugo, et encore les écrivains voyageurs, scientifiques ou polémistes, non sans réserver quelques surprises dont Frazer, l'anthropologue défenseur des « sauvages » et de leurs « crédulités ». Avec, au bout du compte, une belle leçon éthique : si l'on veut aller au-devant de l'autre dans sa différence, alors faut-il se faire une raison de sa croyance. Une somme indispensable, un plaisir de lecture. Tous trois savants, universitaires et chercheurs, Boris Klein (Lyon-II), Philippe Martin (Lyon-II) et Sébastien Roman (ENS) ont allié leurs connaissances historiques, philosophiques et littéraires pour diriger cette anthologie critique des grands textes sur la superstition.