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Après 1492, les conquistadors soumettent les empires maya et inca. Commence ce qui demeure encore aujourd'hui la « légende noire » de cette colonisation continentale. Convertis en masse au catholicisme, les Amérindiens ne sont pas moins blâmés pour leurs comportements relevant de la « sauvagerie » et du « péché », notamment pour ce qui est de leur sexualité. C'est la vérité de cet univers que Carmen Bernand dévoile et dépeint ici dans son irréductible singularité. Un univers qui, par certains aspects, se révèle moderne avant l'heure. Un univers où on ne fait pas de différence entre hétérosexualité et homosexualité. Un univers plutôt libre où les questions de genre semblent aller de soi. Pour autant, la procréation, fondement de la société, est vécue de manière ambivalente, à la fois séduisante et effrayante. Pour autant, prévalent les différences statutaires entre les gens du peuple, les « orphelins », et les prêtres ou les seigneurs, chefs de lignages s'enracinant dans les temps archaïques, remontant à des ancêtres divinisés. Pour autant, subsiste une conception hiérarchique de l'espèce humaine, de son organisation et de sa perpétuation. Recourant à l'archéologie et à l'iconographie, déchiffrant les coutumes recueillies par les missionnaires, les voyageurs et les ethnologues, Carmen Bernand, en éminente spécialiste, redonne vie à ce monde disparu et en prolonge l'imaginaire. Une immense enquête inédite, surprenante, passionnante, qui marque un tournant dans notre compréhension de l'altérité. Professeure émérite des Universités, anthropologue et historienne, élève de Claude Lévi- Strauss, Carmen Bernand a consacré sa vie aux mondes américains, indigènes et métissés. Prix de l'Académie française pour son Histoire des peuples d'Amérique, elle a publié de nombreux ouvrages dont La Religion des Incas, paru au Cerf.