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«Telle une "longue mémoire enfouie", dans les dépôts d'archives ou sous les amoncellements de terre que sondent les archéologues, le passé juif n'a cessé d'intéresser, voire de fasciner tous ceux qui se sont penchés sur l'histoire des sociétés méridionales. L'introduction du présent ouvrage, comme la bibliographie qui en nourrit le contenu, témoigne de cet intérêt des historiens pour l'originalité du judaïsme languedocien. [...] Le lecteur le mieux informé de cette histoire séculaire ne pourra manquer d'être surpris par le nombre de localités languedociennes signalées ici comme ayant abrité des juifs, entre le XIIe et le XIVe siècle, avec leurs maisons et souvent leurs lieux de culte. Certes pas toujours de façon massive : à côté d'importantes communautés implantées dans les villes (Narbonne, Montpellier, Béziers, Nîmes, Lunel, Carcassonne) et dans les gros castra qui caractérisent dans une très large part l'habitat languedocien médiéval, il ne s'agit parfois que de petits groupes évoluant dans de modestes bourgades, ou de quelques familles ou individus dans un lieu repéré. Un toponyme isolé, une brève mention dans unecharte, un vestige ténu mis au jour lors d'une fouille méritent attention, car il s'agit, à chaque fois, d'un témoignage révélateur d'une "présence", et donc digne de figurer dans ce Dictionnaire. L'ensemble des notices réunies émerveille ainsi par son abondance, par sa précision et, au-delà de son apport scientifique, par ce qu'il témoigne du travail minutieux de recherche archivistique et bibliographique accompli par les auteurs du présent ouvrage, révélant l'existence de juifs répartis sur la quasi-totalité de l'espace languedocien méditerranéen, comme le montrent les cartes. [...] L'essai de synthèse qui suit les notices extrait de façon raisonnée et argumentée la quintessence de ces données, en les mettant en perspective. L'on voit ainsi les flux et les reflux du judaïsme languedocien, tantôt dans le dialogue engagé avec des représentants des classes dominantes, souvent riche d'échanges culturels, tantôt au contraire, dans son absence, voire son refus. On saura gré à Michaël et Danièle Iancu d'avoir su, avec sens des nuances et souci du détail, nous offrir d'aussi fructueux motifs de réflexion. »Daniel LE BLÉVECMichaël Iancu, docteur en histoire, est directeur de l'Institut universitaire Maïmonide, Averroès, Thomas d'Aquin de Montpellier.Danièle Iancu-Agou, directeur de recherche émérite au CNRS (Laboratoire d'Études sur les monothéismes, UMR 8584), professeur associé à l'Institut du judaïsme Martin Buber de l'Université Libre de Bruxelles, est membre de l'Académie des sciences et lettres de Montpellier.Pierre-Joan Bernard est assistant de conservation du patrimoine aux Archives municipales de Montpellier, et président du Groupe de recherches et d'études du Clermontais (GREC).