Prix public : 27,40 €
La Boue, les larmes et la peur n’est pas un livre sur ce qu’a été la Première Guerre mondiale mais s’attache plutôt à décrire comment elle a été vécue. On y croise moins des facteurs que des personnes, moins des processus que des impressions, des expériences et des atmosphères. Car Peter Englund a moins cherché à reconstruire un enchaînement d’événements qu’un monde sensible. On y suit vingt et un individus, tous inconnus ou oubliés, tous au bas de la hiérarchie. En outre, alors que dans la conscience collective la guerre de 14-18 est devenue synonyme des tranchées du front franco-allemand, bon nombre de ces acteurs évoluent sur d’autres théâtres, comme le front de l’Est, les Alpes, les Balkans, l’Afrique orientale et la Mésopotamie. En dépit de leur diversité, ils sont tous unis par le fait que la guerre leur vole quelque chose : la jeunesse, les illusions, l’espoir, la foi en l’humanité – la vie. La plupart de ces vingt personnages vont vivre des événements dramatiques et effroyables, mais ce livre met plutôt l’accent sur le quotidien de la guerre. C’est un morceau d’antihistoire, en ceci que Peter Englund a cherché à ramener un événement historique majeur à sa plus petite composante, sa particule élémentaire : l’individu et ce qu’il a vécu. Une magistrale oeuvre de narrative non-fiction dans la lignée des ouvrages d’Orlando Figes.