Prix public : 11,00 €
« Vous êtes fier de vous ? Vous avez tué des millions de gens avec votre bombe atomique, et maintenant les Russes en ont une aussi, et je parie qu'ils vont bientôt faire sauter toute la planète... » La personne qui vient de se mettre ainsi en colère est une étudiante de l'université de Princeton. La personne qu'elle vient d'agresser est le professeur Einstein. Il a soixante et onze ans. Il est l'un des hommes les plus célèbres du monde. Et comme tous les hommes les plus célèbres, il l'est pour de mauvaises raisons. Parce qu'il a inventé la très complexe et lumineuse théorie de la relativité, on se contente de dire d'un air entendu : « Tout est relatif, comme dit Einstein ! » Parce que sa formule E = mc2 est à l'origine des recherches nucléaires, on le juge responsable de la destruction d'Hiroshima et de Nagasaki. Parce que la terreur nazie lui a fait abandonner son pacifisme forcené, on lui reproche d'avoir trahi l'humanité. Einstein ne se fâche pas. Il répond d'abord simplement à l'étudiante : « Ce n'est pas ma bombe, mademoiselle. » Et puis, de retour chez lui, il lui écrit une très longue lettre dans laquelle il ne cherche pas à se donner le beau rôle, mais à expliquer ses choix et à raconter sa vie, de la manière la plus honnête et exacte possible. La vie fantasque d'un génie. La vie difficile d'un savant juif apatride. La vie merveilleuse d'un éternel enfant en extase devant la beauté sublime de l'univers. Il est rare qu'un roman donne envie de se plonger dans des problèmes de physique, de faire des tas de croquis et d'expériences, de regarder tout autour de soi, avec passion, pour essayer de comprendre comment marche le monde. C'est le cas de ce roman-ci. Il y a beaucoup de choses que vous ne verrez plus de la même façon après l'avoir lu. Si vous êtes dans une chambre, vous observerez la lumière de votre lampe comme un personnage de roman. Si vous êtes dehors, vous lancerez votre regard vers l'horizon en rêvant à l'expansion de l'univers. Peut-être même que, si vous portez des chaussettes, vous les ôterez et que si vous avez des cheveux, vous les ébourifferez...