Prix public : 27,00 €
Roman russe est l'histoire d'un jeune homme, Dmitri, qui a le même âge que l'auteur dans les années 60 et à qui tout semble vain jusqu'au jour où il s'éprend de Tania. Le bonheur serait-il possible? Non, car pour avoir aimé celle qu'un autre convoitait, Dmitri est condamné à cinq ans de travaux forcés. Pendant ce temps, la vie continue sans lui, sous la forme d'un roman qu'écrit son ami Sipiaguine, et dont lui, Dmitri, est le héros... Héros triste, romantique attardé, inadapté: " D'après toi, je n'ai pas ma place en ce monde? " " Ne t'inquiète pas... Ce que j'ai développé, c'est une version littéraire... Mais je ne t'ai pas prescrit le suicide. Car l'écrivain russe ne se contente pas de refléter la vie, il la prévoit également, il la crée en quelque sorte. " Pourtant, dans les notes de Sipiaguine, Dmitri découvre sa propre fin: " Dernier chapitre _ Le suicide. " Quelque part, dans le livre, un personnage s'exclame: " Vous dites que notre vie ne peut être traduite en d'autres langues? Vous avez raison. C'est là notre malheur. " Par son style _ ironique, mordant, mais aussi superbement poétique _ et par sa forme _ juxtaposition de " tableaux ", de monologues intérieurs, de sauts dans le passé, de passages du " roman dans le roman " _ Roman russe prouve que le grand talent, lui, est universel. Edouard Kouznetsov est né en 1939 d'un père juif et d'une mère russe. Il fait des études de philosophie et se laisse emporter par le vent de fronde qui souffle parmi les jeunes: sept ans de détention. Au camp, il découvre un antisémitisme forcené. Libéré, il effectue vainement des démarches pour obtenir l'autorisation d'émigrer en Israël. Il tente alors une entreprise suicide de détournement d'avion qui le ramène au goulag pour neuf ans. En 1979, il peut enfin émigrer. Il a publié deux ouvrages relatant son expérience de prisonnier: Journal d'un condamné à mort et Lettres de Mordovie (Gallimard).