Prix public : 20,90 €
Enfermé dans son refuge parisien du Sentier, un personnage solitaire, qui entretiendra tout au long du récit d'étranges relations affectives avec son invisible épouse, mêle ses inquiétudes politiques _ qui passent par des contacts avec de mystérieuses organisations terroristes étrangères _ et ses prévisions de catastrophes écologiques avec ses fantasmes sexuels proches du monde enfantin d'Alice au pays des merveilles. Son excentricité est peut-être une défense contre la normalisation de notre époque. Doublement exilé, de son pays et de son temps, il ne se reconnaît que dans la dispersion: ses idées, pulsions et sentiments l'entraînent sur des chemins divers, sans lien avec son passé aboli, incertain. Le jeu des rapports existant entre le copiste-héros et le narrateur, compliqué par l'intervention d'un homonyme collaborant à différents journaux, pose d'une manière originale le problème de la paternité du texte et de sa connivence avec le lecteur qui le recrée. Conçu comme un puzzle dont les morceaux se mettent en place à mesure que le roman se constitue, Paysages après la bataille nous incite aussi à une lecture arabe: de gauche à droite, d'une prétendue fin à un soi-disant début, en partant de la genèse de son écriture pour aboutir à la monstrueuse hécatombe imaginée par le narrateur-héros. Né à Barcelone dans une famille qui sera profondément marquée par la guerre civile espagnole, Juan Goytisolo se consacre très jeune à la littérature. En 1957, il quitte l'Espagne pour s'établir à Paris et dès 1963 son oeuvre est interdite dans son pays par la censure franquiste jusqu'à la mort du dictateur. Il a enseigné pendant quelques années dans les universités de Californie, Boston et New York. Actuellement, il partage sa vie entre Paris et Marrakech. Parmi ses livres publiés en France figurent les romans Pièces d'identité, Don Julian, Juan sans Terre, Makbara et le livre d'essais Chroniques sarrasines.