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Au XVIIe et XVIIIe siècle, les couvents de contemplatives connurent en France un nouvel essor à la suite de la flambée de mysticisme consécutive au Concile de Trente. A quelques rares exceptions, la stricte observance de la règle y fut restaurée et le service de Dieu retrouva ses droits, souvent sous la houlette d'abbesses remarquables d'équilibre et de culture. Outre leur rôle purement religieux, ces abbayes remplissaient diverses fonctions sociales comme l'éducation des fillettes et des jeunes filles (qui y restaient parfois comme religieuses), l'accueil des femmes sans statut défini _ orphelines, veuves, courtisanes "faisant une fin". Il ne saurait être question toutefois de passer sous silence le phénomène dénoncé par Diderot dans sa Religieuse: les vocations forcées de femmes, entrées là par la seule volonté de leurs familles soucieuses, notamment pour des raisons patrimoniales, de se débarrasser d'elles. Evoquant le recrutement, le mode de vie et les pratiques religieuses des moniales cloîtrées, Geneviève Reynes dévoile tout un pan méconnu, sinon occulté, de la condition féminine sous l'Ancien Régime. Historienne de la France des XVIIe et XVIIIe siècles, Geneviève Reynes a déjà publié une biographie de l'Abbé de Choisy (1983).