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Il suffit d’énumérer quelques dates pour se convaincre du rôle fondamental joué par les Rois Catholiques dans l’histoire de la péninsule Ibérique (et de l’Europe) : 1469, par leur mariage, l’Espagne se trouve unifiée, bien que leurs royaumes, l’Aragon de Ferdinand et la Castille d’Isabelle, conservent une large autonomie ; 1480, l’Inquisition, arrachée à la tutelle romaine, devient pour le pouvoir un instrument de contrôle de la société ; 1492, la prise de Grenade marque la fin définitive de la présence musulmane et le début de l’expulsion des Juifs ; 1492 encore, un Génois nommé Colomb, investi de la confiance des souverains, découvre l’Amérique ; 1492 toujours, la publication de la Grammaire de Nebrija confère ses lettres de noblesse au castillan qui devient l’espagnol et bientôt une langue parlée dans le monde entier... Autant dire que la majeure partie des traits – qu’ils soient ou non à leur gloire... – qui feront, et pour longtemps, de l’Espagne une puissance de premier plan et lui donneront une culture et des mœurs spécifiques ont été mis en place alors qu’ils gouvernaient. Il y aurait pourtant quelque excès à voir, comme on l’a longtemps fait, dans ce double règne la seule cause de la prééminence espagnole au Siècle d’Or, car le hasard d’une part et la situation politique, sociale et économique d’autre part leur ont donné leur chance ; mais ils ont su, ensemble, la favoriser... Joseph Pérez est professeur de civilisation de l’Espagne et de l’Améri-que latine ainsi que directeur de la Maison des Pays ibériques à l’Uni-versité de Bordeaux-III. Comme en témoignent ses ouvrages précédents, il s’est plus particulièrement intéressé à la formation de l’Etat moderne en Espagne à la charnière des xve et xvie siècles.