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Les régimes démocratiques constituent le privilège de bien peu de pays à l'échelle du monde. Cela n'a pas empêché la critique de les accabler dans l'espace même où ils sont nés, presque toujours pour dénoncer l'hypocrisie des " démocraties réelles ", accusées de n'être qu'un réagencement de l'éternelle domination des gouvernants sur les gouvernés. Et s'il fallait renverser les choses? Si les défauts de la démocratie ne se situaient pas tant au sommet du pouvoir démocratique qu'à sa base populaire? Cajolés par les dirigeants qui les flattent, les peuples possèdent-ils eux-mêmes le sens démocratique? Le peuple n'a-t-il pas joué trop souvent contre la démocratie, la tolérance, la liberté, l'esprit de responsabilité et ne continue-t-il pas à le faire? N'a-t-il pas appelé des dictateurs de ses voeux? Si la réponse était positive, les démocrates ne formeraient qu'une espèce quasiment introuvable. A l'inverse, les " autoritaires " qui s'ignorent seraient les plus nombreux jusque dans nos douces sociétés de bien-être politique et matériel. Guy Hermet transgresse le tabou posé sur cette interrogation primordiale. Au regard des errements présents de la politique-spectacle, de la vocation militante, ou du syndicalisme aussi bien que des soubresauts passés de la construction démocratique, il montre que, dans l'ensemble des sociétés occidentales, le comportement des citoyens ordinaires n'est en aucune manière plus édifiant que celui des dirigeants qu'ils placent à leur tête. En définitive, peut-être les uns et les autres se reconnaissent-ils dans la faiblesse de leur tempérament démocratique... Directeur de recherche à la Fondation Nationale des Sciences Politiques, l'auteur enseigne à l'Institut d'études politiques, à l'Université de Paris et à l'Université de Lausanne. Il a publié auparavant divers ouvrages sur les origines de la politique moderne dans les sociétés occidentales, dont Aux frontières de la démocratie.