Prix public : 34,00 €
Déjà sous l'Ancien Régime, le tabac divisait les Français. A peine introduit dans le royaume, sous Henri II, les médecins s'en emparent: pour les uns il guérirait toutes les maladies _ même les affections respiratoires; pour les autres, il dessécherait le cerveau. Qu'on le chique, qu'on le fume ou qu'on le prise, le tabac devient vite une passion. Dans les tabagies comme dans les salons une sociabilité moderne apparaît, tandis que, de la préparation du tabac à l' " exercice de la tabatière ", les amateurs éclairés inventent un art de vivre. Dès le début du XVIIe siècle, la culture du tabac se développe en France et dans les colonies d'Amérique. Mais le monopole instauré par Colbert lui porte un rude coup. Face à ce nouvel impôt qui finance les dépenses d'une monarchie absolue à court d'argent et renforce le pouvoir de la Ferme générale, véritable Etat dans l'Etat, les " faux-tabatiers " se multiplient. Mandrin, le plus célèbre d'entre eux, subit le supplice de la roue avant d'entrer dans la légende. A la même époque, le goût des Français pour le virginie enrichit l'Angleterre. Bientôt les jeunes Etats-Unis bâtiront leur puissance sur cet or vert. La modeste plante américaine qui a fait la conquête du monde en moins de deux siècles occupe une place importante dans toutes les réflexions sur la société d'Ancien Régime. De Vauban à Mirabeau, de Colbert à Quesnay, de Richelieu à l'Assemblée constituante, que l'on pose le problème du commerce, du monopole ou de l'impôt, elle est toujours présente. Marc Vigié, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud, professeur agrégé, a déjà publié un ouvrage sur les Galériens du roi, en 1985, chez Fayard, couronné par l'Académie de marine et l'Académie française. Muriel Vigié, historienne de formation, est conseillère pédagogique à l'Education nationale.