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A la fois scandale politico-financier et terme d'une aventure extraordinaire, l'Affaire de Panama éclate le 20 novembre 1892. La disparition brutale d'un banquier, Jacques de Reinach, la fuite en Angleterre d'un maître chanteur, Cornélius Herz, ajoutent une coloration crapuleuse à la faillite d'une grande compagnie. Aussitôt on cite le nom de Clemenceau et ceux de 100 à 150 parlementaires qu'on accuse d'avoir " touché " et d'être de vulgaires " chéquards ". La liquidation de la Compagnie du canal de Panama, c'est aussi la fin d'un rêve pour des centaines de milliers d'épargnants. Pour comprendre les raisons de cet échec fracassant, il fallait observer les grandes sociétés de la Belle Epoque, engagées dans une compétition planétaire avec l'Angleterre et l'Allemagne. D'Afrique en Nouvelle-Calédonie, d'Amérique en Asie, à la recherche de diamants ou de cuivre, de chemins de fer à construire ou de canaux à creuser, les aventuriers du temps sont des entrepreneurs. Ils n'hésitent pas, à l'occasion, à fomenter une révolution au Panama pour parvenir à leur fins. Autour de l'oeuvre de Ferdinand de Lesseps s'agitent les intérêts les moins purs. Les lobbies de la dynamite et des fournitures militaires compromettent députés, sénateurs, ministres et présidents. Jules Grévy doit quitter l'Elysée, son entourage répondre aux accusations de la foule. Financement des partis politiques, corruption de la presse et des élus sont au coeur de ce scandale, le plus impressionnant de la IIIe République. Jean-Yves Mollier, maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université Paris X-Nanterre, est notamment l'auteur de Michel et Calmann Lévy ou la naissance de l'édition contemporaine (1836-1891) (Calmann-Lévy, 1984) et de L'Argent et les lettres. Histoire du capitalisme d'édition (1880-1920) (Fayard, 1988).