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Le bouleversement accéléré de notre environnement et en particulier l'urbanisation continue de secteurs originellement ruraux entraînent dans la plupart des pays industrialisés des réactions assez semblables: souci de conserver un souvenir ou un témoignage concernant un ou des sites destinés à être profondément modifiés; nostalgie de ce qui a déjà disparu; effort pour retrouver ici ou là un état antérieur à celui que nous connaissons aujourd'hui. Le présent ouvrage se veut une mise au point sur le thème du paysage en mutation, donc du paysage disparu et surtout sur les moyens permettant de le retrouver, au moins partiellement. Un rappel concernant la perception du paysage au cours des âges, sa naissance apparemment difficile, sa lente maturation, ses variations depuis l'Antiquité jusqu'à la fin du XIXe siècle s'impose, et il faut rendre hommage à tous ceux qui, à partir de la Renaissance, peuvent être considérés comme des précurseurs: dessinateurs, peintres, graveurs, etc. Plus intéressants encore sont évidemment les peintres ou les photographes soucieux de témoigner sur des aménagements éphémères, sur un monument destiné à la destruction, sur un site juste avant un bouleversement. Pourquoi de tels efforts? Cette démarche correspond au désir humain de pétrifier le mutant, de stabiliser l'évolutif, de retrouver le perdu, et ce à de multiples points de vue: esthétique (le château de Saint-Cloud avant sa destruction), géographique (le sud du Zuyderzee et ses côtes avant l'extension des polders), directement historique (l'actuel quartier de l'Odéon à l'époque de Marat) ou simplement sentimental et littéraire (la Rome de Du Bellay et celle de Goethe, le Cabourg de Proust). Professeur d'histoire moderne à l'université Paris-VIII, Bernard Quilliet a publié, entre autres livres, un Louis XII (Fayard, 1987).