Prix public : 32,00 €
Les Tours de Barchester (1857), le plus populaire des romans de Trollope, appartient au cycle des Chroniques de Barsetshire, qui décrit la vie d'un comté anglais vers 1850. Pour résumer brièvement un livre fertile en intrigues et en rebondissements, disons qu'il s'agit de la lutte qui, à Barchester, oppose l'épouse du nouvel évêque, l'énergique Mrs Proudie, à son chapelain, le cauteleux Mr Slope _ chacun essayant d'imposer son candidat au poste de directeur de l'hospice de Hiram. Tempête dans une tasse de thé? Non point, car l'Eglise anglicane occupe une place prépondérante dans la vie de l'Anglais victorien, et ses conflits, dont les implications sont autant économiques que politiques, se répercutent du haut en bas de l'échelle sociale. Ce qui distingue Trollope des deux autres grands romanciers victoriens, Dickens et Thackeray, c'est qu'il décrit son époque avec une richesse de détails qui fait de toute son oeuvre une inépuisable mine de renseignements pour historiens et sociologues. Mais, bien sûr, Trollope n'a pas voulu que décrire. Armé d'une ironie qui n'a pas d'équivalent à son époque, d'une érudition qui lui permet métaphores et sous-entendus d'un comique frisant parfois le vaudeville, il brocarde sans ménagement la corruption, l'hypocrisie et le conservatisme qui minent alors l'Eglise d'Angleterre _ et toute la société anglaise, refermée comme une huître après les élans (et les excès?) de la période romantique. Anthony Trollope est né à Londres en 1815 et mort en 1882. Fils d'un avocat qui fit faillite et d'une mère elle-même célèbre en tant que femme de lettres, il fit carrière dans les postes (d'où il se retira en 1867). Entre 1847, date de publication de son premier livre, et sa mort, il publia plus de quarante romans ainsi que des nouvelles et connut de son vivant une grande célébrité.