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Fille de la Révolution, la première Constitution de notre histoire sera vite emportée par la Révolution. Dessinée dès 1789 dans ses éléments essentiels, modifiée et parachevée en 1791, elle n'est que la première née de la Révolution: c'est dire qu'elle met fin à l'Ancien Régime, mais aussi qu'elle n'introduit dans l'organisation des pouvoirs publics qu'un ordre très éphémère qui disparaît avec la monarchie en 1792. Son éclat et son échec nous sont donnés ensemble. Son éclat, de la rupture avec les temps qui l'ont précédée. Son échec, de l'incapacité à survivre aux temps qu'elle s'était chargée d'inaugurer. L'histoire de son élaboration, de juin 1789 à septembre 1791, est inséparable de la Révolution elle-même dont elle épouse les premières années. C'est ce long travail que François Furet et Ran Halévi retracent dans ce livre: ils en étudient l'ambition, la profondeur, les inspirations intellectuelles et les enjeux politiques; ils en restituent le décor, les conditions, les acteurs, les tensions. Mais ils tentent aussi d'en sonder les origines, en exhumant les débats et les projets constitutionnels qui divisèrent l'opinion dans les dernières années de l'Ancien Régime et à la veille de 1789. Si bien qu'ils racontent l'histoire d'un double échec: celui de la monarchie et celui de la révolution. En deux siècle, treize constitutions se sont succédé en France. Or, une constitution n'est pas un instrument juridique. Elle exprime toujours une certaine conception du pouvoir et de l'Etat, et traduit un rapport de forces politiques. D'où l'intérêt d'une Histoire des Constitutions, conçue non pas en termes de droit constitutionnel, mais comme un révélateur des idées et des forces politiques en France depuis la Révolution. François Furet, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, et Ran Halévi, directeur de recherche au C.N.R.S., sont les éditeurs des Orateurs de la Révolution française, t. I, Les Constituants (Bibliothèque de la Pléiade, 1989).